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Je souhaiterais entretenir le bleu du monde

16 mars 2016

Sonnet de l'éboueur

Je suis un éboueur, j'assume mon boulot.
Dormez bien, braves gens, j'enlève vos poubelles.
J'emporte vos débris, vos déchets, vos libelles,
Puis, je souffle d'un coup, vidant mon ciboulot.

Quand nous nous retrouvons dans notre caboulot,
Pour critiquer les chefs, tel qu'au temps des gabelles,
Nos paroles parfois, se font un peu rebelles.
Il faut pourtant se taire et nourrir le poulot.

Comme dans un ballet, je suis de près la benne,
Pour détritus ruraux et pour voirie urbaine.
Rassurez-vous, humains, je glane vos rebuts.

Sous les étoiles d'or, je collecte l'ordure.
Les résidus divers s'entassent en tributs,
Offerts à tous les dieux… tant que la terre endure !

 

 

 

 

 

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16 mars 2016

La source du poète

Quand le bleu du ciel d’août ne peut nous émouvoir,
Que les échos festifs peinent à nous séduire,
Allons chercher ailleurs, un monde à reproduire.
Pour le cœur assoiffé, trouvons un abreuvoir.

Dans les chemins fleuris, essayons de revoir
Les souvenirs d’antan, qui peuvent nous conduire
Vers la source et sa voix que le vent va traduire.
Son eau pure recèle un immense savoir.

Elle transmet toujours un merveilleux langage,
Parfois, la muse y vient pour remplir son bagage
De talismans divers contre la cruauté.

Elle dit au poète, amoureux de l’étoile,
D’accrocher à l’azur, pour montrer la beauté,
Son flot de mots fiévreux jetés sur une toile !

 

 

Fountain, Source, Water, Tree, Snow, Winter, Trees, Ice 

16 mars 2016

Le sonnet du rond point

Assis négligemment dans notre véhicule,
Dévoreurs de bitume en carrosse princier,
Le regard et l’esprit vont-ils apprécier
À sa juste valeur ce récent monticule ?

Souvent, il se découvre en jardin minuscule.
La prouesse de l’art joue au conférencier.
Il offre ainsi ses fleurs, et, sans se soucier
De notre indifférence : il faut que l’on circule !

Nous égarant parfois, cherchant notre chemin
Il se moque de nous, riant comme un gamin,
De nous voir tournoyer en quête de la route.

Pauvre homme impatient, aveugle à la beauté,
Comment trouveras-tu le bonheur qui t’envoûte
Si tu fermes les yeux, à toute nouveauté !

 

 

 

16 mars 2016

Le vagabond

Je vais par les sentiers, les vallons et les plaines,
Éternel vagabond, homme de nulle part.
Je guette dans l’azur, le signal du départ.
J’emporte seulement mes amours-porcelaines.

En dépit d’aléas, comme un vol de phalènes
L’aventure m’invite avec son faire-part.
Ni crier, ni gémir ne servent de rempart
Quand l’appel d’absolu clame ses cantilènes.

Dans l’écume des jours quand l’esprit s’alourdit,
L’île au trésor paraît un mirage maudit.
Mes pas, mon havresac, fleurent la solitude.

Voyageur loqueteux, compagnon de la faim,
Je cherche l’âme sœur malgré l’incertitude,
Même las de marcher, je dois errer sans fin !

 

16 mars 2016

Le murmure des pierres

Depuis les temps jadis, l’homme suit son chemin
Adaptant le parcours à ce qui l’environne.
Oratoires perdus, châteaux de la Couronne :
Bruissent les secrets au cœur du parchemin.

Pont, arène, aqueduc, tout vestige romain
Nous émerveille encor, le chef-d’œuvre plastronne.
Dominant tous les toits un clocher fanfaronne :
L’outil du compagnon priait Dieu par sa main.

Parole du silex venant du fond des âges,
Quand le rêve s’enfuit sur d’anciens paysages,
Des propos indistincts s’envolent vers le ciel.

Sous nos pas fatigués, entrouvrons les paupières,
Le pavé de la route apprend l’essentiel.
Écoutons dans le vent le murmure des pierres !

 

 

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16 mars 2016

Dans la forêt en décembre

Décembre a son mystère, au loin dans la colline,
Sous la mousse timide et son épais tapis.
Tout un monde grouillant, couleurs de cornaline,
Prépare un lit douillet pour d’incertains champis.

La nudité de l’arbre offre peu de cachette.
Seul, le discret sous-bois propose réconfort.
Un coussin végétal devient douce couchette
Pour le cueilleur de gui, soufflant après l’effort.

Les grains rouges des houx, joyaux sur robe verte,
Parent de leur éclat les taillis, les bosquets.
Le plaisir des gamins lors de leur découverte
Jaillit en cris joyeux, en coupant des bouquets.

Avec son blanc manteau, vient le temps du silence.
Les cloches de Noël apporteront gaiement,
Un message de paix contre la violence.
Un ange passera, guettons son frôlement.

 

 

16 mars 2016

Louange au chocolat

D’où viennent ces senteurs, cette suavité
Qu’exhale cette chair couverte d’une soie ?
Ce baiser onctueux aux lèvres qu’il soudoie
N’est que du chocolat : tendre complicité.

Compagnon de chagrins, soignant l’adversité,
Il caresse le cœur quand le sort le rudoie,
Et enrobe souvent les lieux où l’on festoie,
D’un charme délicat, de sa frivolité.

Il apparaît chez nous en parure exotique.
On lui reconnaît même un pouvoir érotique.
Sa carrière débute à la table des rois.

De la vaisselle d’or à la démocratie,
Sa douceur contribue à calmer nos effrois.
Goûtons ses qualités comme une poésie.

12 mars 2016

A l'ombre du tilleul

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La récolte du foin, présume pour l’étable 
Sa réserve d’hiver, sa générosité.
La fraise et l’abricot, gages d’exquisité,
Célèbrent l’abondance et le temps indomptable.

 Venez mon doux ami, c’est l’heure où l’on s’attable.
À l’ombre du tilleul, laissons l’adversité.
Le vin frais nous attend, foin de morosité.
Trinquons au bleu du ciel, à l’instant délectable.

 Juin, une fois encor, nous donne sa splendeur
Bien avant que Phébus n’apporte son ardeur.
L’oracle l’a prévu : le printemps se termine.

 Goûtons comme il se doit, ce moment savoureux,
Qu’importe la saison quand le cœur s’illumine,
Il garde pour toujours les souvenirs heureux !

29 février 2016

La ballade de l’olivier

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Vagues de couleur argentée
Le soleil se veut mon amant,
Fou de ma nature indomptée.
Plus précieux qu’un diamant,
L’or de mon fruit sert d’argument
Et de troubadour culinaire
Pour des saveurs d’enchantement.
Je suis l’olivier millénaire.

Parfois ma forme tourmentée
Suggère le délabrement,
Mais, la misère présentée
N’est qu’apparence et boniment.
Je renais, j’en fais le serment !
Le dieu du sol pour partenaire
Me protège jalousement.
Je suis l’olivier millénaire.

 Pour la victoire remportée,
Je joue au rameau désarmant :
Symbole de paix concertée.
Quand s’abat l’ultime moment,
Je n’ai pas de ressentiment
Si mon bois extraordinaire
Devient un objet d’ornement.
Je suis l’olivier millénaire.

 Prends garde à toi, homme dément,
De créer un désert lunaire
Sur notre terroir-testament.
Je suis l’olivier millénaire.

10 février 2016

La Vieillesse

 

Marchant à petits pas mais sans se retourner,
Elle entre effrontément dans toute résidence,
S’installe sans manière, avec outrecuidance,
Pose son baluchon : elle vient hiverner.

 Essayer de la fuir ou bien de l’ajourner
S’avère toujours vain. Prier en abondance
Onguents ou bistouris, pleurer la providence,
Aucun de ces assauts ne peut l’exterminer.

 Son emménagement par touche insidieuse
Envahit le terrain, elle est victorieuse :
Un visage inconnu survient dans le miroir.

 Et la vieillesse imprime en sa parure neuve,
La ride injurieuse, occupant le terroir,
Le temps, domestiquant les berges du Grand Fleuve.

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